Un an après la tempête Ciaran qui avait frappé la Bretagne, un an après la mise en œuvre de la réforme de l’assurance-récolte, le constat est sans appel : bien trop de fermes sont oubliées et sont insuffisamment soutenues face aux aléas climatiques, amenés à se multiplier. Ce mardi 5 novembre à Morlaix, plusieurs dizaines de paysan·nes de la Confédération paysanne, principalement des maraicher·ères diversifié·es, ont mené une opération de stickage et occupé une agence Groupama. Nous avons ainsi obtenu un rendez-vous avec la direction nationale de Groupama sur la question de l’absence de contrats pour toutes les productions oubliées.
Les maraîcher·ères font en effet partie des grands oublié·es de cette réforme assurantielle. Ils et elles ne se voient tout simplement pas proposé de contrats d’assurance pour leurs cultures diversifiées et se retrouvent donc sans aucun filet de sécurité face aux aléas climatiques.
Groupama et Pacifica sont pourtant tenus de proposer des contrats d’assurance depuis que cette réforme est en place et malgré plusieurs alertes de notre part, nous n’avons eu aucune réponse sur ce sujet.
Nous revendiquons l’accès à des contrats d’assurance multirisques climatiques pour l’ensemble des productions, une transparence quant à l’efficacité de ces contrats et des contrats assurant une surface de maraichage diversifié et non légumes par légumes. Et nous souhaitons négocier la teneur de ces contrats collectivement avec nos représentants nationaux.
Cette réforme concoctée par le gouvernement et les dirigeants de la FNSEA a privatisé la gestion des risques climatiques, en délaissant de nombreux pans de l’agriculture.
Les résultats sont catastrophiques pour les arboriculteur·rices, les apiculteur·rices, les viticulteur·rices. Le système est aussi inadapté aux prairies, avec de réelles problématiques d’évaluation des pertes réelles de production dans de nombreuses zones herbagères. C’est la double peine face au dérèglement climatique.
La Confédération paysanne avait alerté sur cette réforme coûteuse et inefficace qui ne permet pas la protection de l’ensemble des agricultrices et agriculteurs face aux aléas climatiques. Malheureusement, la réalité actuelle nous donne cruellement raison. Nous réitérons ainsi l’urgence d’un système d’indemnisations à la hauteur face aux aléas climatiques et à développer des politiques publiques incitatives pour la prévention des risques climatiques, la diversification des fermes et l’adaptation face au changement climatique. Aucune ferme ne doit être laissée sur le bord du chemin !
Pour nous, cela passe par la mise en place URGENTE d’un fonds mutuel et solidaire de gestion des risques climatiques, abondé par les agriculteur·rices, l’État mais aussi les acteurs des filières alimentaires.