Il y a deux ans, pendant l’été 2022, les Monts d’Arrée brûlaient ainsi que beaucoup d’autres endroits en France et dans le monde.
Ce souvenir peut nous paraître lointain aujourd’hui après deux étés bretons plutôt arrosés.
Comme après chaque catastrophe naturelle, beaucoup de promesses et d’engagements étaient alors pris, tant dans la lutte contre les incendies que dans la prévention. Mais c’est bien dans la prévention qu’il faut mettre les moyens car malgré des températures records certains feux auraient pu être évités, ou à défaut maitrisés plus rapidement.
Si, autour de la chapelle St Michel et dans les landes des Monts d’Arrée, le département semble avoir pris le diable par les cornes en rénovant cette dernière en un an et en rachetant des landes afin de les entretenir, dans d’autres secteurs, en revanche, la nature a largement repris ses droits au bénéfice de ces deux années humides.
Il n’est toutefois pas inutile de rappeler que la rénovation de la chapelle était prévue de longue date du fait d’un état précaire. Seule l’intervention de François Pinault dans la rénovation a été motivée par les incendies…
Quant à l’entretien des Landes encore faudra-t-il trouver suffisamment d’Agriculteurs pour les entretenir après leur remise en état.
Certains secteurs en revanche, moins idylliques, sont restés en totale désuétude depuis l’été 2022, c’est le cas à Brennilis ou La Feuillée où des dizaines d’hectares de résineux avaient alors brûlé et sont depuis restés en l’état sans que les élus où les autorités y prêtent la moindre attention. C’est le résultat d’une financiarisation de la forêt où l’on s’inquiète d’avantage des dividendes que de l’entretien de ces dernières, mais aussi de la déprise agricole dans des zones pourtant façonnées par la main de l’homme. Homme qui à la faveur du remembrement surexploite les terres les plus accessibles mécaniquement au détriment des plus pauvres où élevages et pastoralisme avaient autrefois leur place.
Pourtant les conséquences écologiques et économiques d’un incendie d’une telle ampleur sont importantes. Le monde politique doit prendre conscience que l’urgence climatique est en lien avec l’urgence sociale et que l’exode rural puis la baisse du nombre de Paysans n’est pas sans relation avec ces événements.
Alors qu’une partie de notre classe politique, notamment à gauche, s’inquiète de ne plus parler aux classes populaires, la ruralité semble livrée à elle-même laissant l’incendie couver.
Pourtant des solutions existent et il faut s’en saisir. Il est difficile d’éteindre un feu et c’est d’autant plus dommage lorsque l’incendie aurait pu être évité. Que ce soit à l’assemblée ou dans nos campagnes la situation est la même, il y a le Feu.