La Confédération paysanne du Finistère dénonce la conditionnalité des 15h d’activités hebdomadaires pour les paysans et paysannes allocataires du RSA et demande au Conseil départemental du Finistère de soutenir nos revendications pour un meilleur revenu et une répartition juste des aides PAC sur l’ensemble de la profession, pour qu’aucun·e agriculteur·ice n’ait à demander le RSA pour survivre.
Depuis le 1er mars 2024, le Finistère, ainsi que 30 autres départements, sont concernés par la deuxième phase de l’expérimentation « Accompagnement rénové des allocataires du RSA ». Ce dispositif implique pour les allocataires de réaliser 15 à 20 heures d’activité par semaine, sous peine de sanctions – suspension, suppression (partielle ou totale) de l’allocation. Ce conditionnement deviendra obligatoire pour tous les bénéficiaires en France, à partir de janvier 2025.
Lors d’un rendez-vous avec le Conseil Départemental du Finistère, en octobre dernier, la Confédération paysanne du Finistère a alertéles représentants du Conseil départemental sur la pression mise par le nouveau dispositif du RSA conditionné à 15h d’activités hebdomadaires. Les représentants ont assuré qu’ils fourniraient la ligne politique de prise en charge des dossiers d’agriculteurs. Nous sommes toujours dans l’attente de leur courrier.
Une manifestation est organisée par le syndicat le 20 décembre à 15h, devant le Conseil Départemental du Finistère à Quimper, pour faire entendre notre mécontentement et nos revendications. Sur place, un marché paysan de productions qui ont été soutenues par le RSA (légumes, miel, confiture).
Selon une enquête menée en 2023 (Reporterre), plus d’un agriculteur sur 10 en France était bénéficiaire d’une allocation de solidarité : RSA et prime d’activité. Et déjà, le taux de non-recours à ces prestations sociales était estimé entre 50 et 60 % par la MSA. Le recours à une demande de RSA par un·e agriculteur·ice n’est pas le signe d’une inactivité économique, ni d’un manque de savoir-faire ou d’une mauvaise gestion. Cela peut être la conséquence d’une crise sanitaire, d’un évènement climatique, d’une mise aux normes engendrant des annuités supplémentaires, créant une précarité plus ou moins temporaire selon les cas. Le recours au RSA peut également être une conséquence systémique de la mauvaise répartition de la PAC, liée à la surface. De fait, le recours à la prime d’activité, souvent complétée par un RSA partiel, est parfois pour un agriculteur la seule façon de palier à l’injustice de la PAC ou à l’inertie de l’État pour accompagner les productions subissant tempêtes et maladies.
La Confédération paysanne du Finistère demande au Conseil départemental du Finistère :
- qu’il considère et respecte le travail agricole en tant que travail humain essentiel.
- que les agriculteurs soient exonérés du dispositif « RSA conditionné ».
- qu’il joue son rôle d’accompagnement social des personnes, de façon humaine.